Que ce soit le Ruisseau du Pouce, le Ruisseau des Créoles ou encore Canal-Dayot. Et après la brusque et meurtrière montée des eaux di samedi noir, les autorités se sont empressées d’enclencher une série de travaux d’urgences pour améliorer le système de drains, surtout dans la capitale et sa région périphérique. Sans, bien sûr, s’attirer les critiques de l’Opposition qui parle d’être « wise after the event ».
Un des plus importants, et aussi plus visibles chantiers entamés, est celui de la rue Mgr Leen longeant le monument Marie, Reine de la Paix. « Nous réalisons un cut off drain dans cette région et nous faisons aussi un retaining wall », souligne Hurrydeo Bolah, Project Coordinator à la National Development Unit.
Ces travaux qui ont été réalisés en urgence étaient nécessaires car les drains existants ont été bouchés. Ces travaux, qui devraient durer entre six à sept mois, pourraient d’ailleurs être plus importants que ce qui était initialement prévu. « Le contracteur fait actuellement un relevé topographique et technique dans la région », souligne aussi Hurrydeo Bolah. C’est à l’issue de cette étude que les autorités pourront déterminer quelle est l’étendue exacte des travaux à mener et chiffrer exactement le coût total du projet.
Autre important projet réalisé après les inondations meurtrières du 30-mars-3013 : un mur de rétention à Vallée-des-Prêtres, plus précisément à la Rivière Lataniers au coût de Rs 20 millions.
À Pointe-aux-Sables, plus exactement à La Tour Koënig, un drain est aussi en cours de construction, au coùt de Rs 60 millions. Cet « important projet » devrait, pour sa part, prendre environ six mois. À Pailles, autre région très affectée par les pluies diluviennes, les autorités prévoient l’aménagement de drains longeant l’autoroute. Un barrage au coût de Rs 30 millions devrait aussi être construit à Montagne-Ory. Provision a également été faite pour l’allocation d’une enveloppe de Rs 9,9 millions pour résoudre le problème d’accumulation d’eau à la Place d’Armes, Port-Louis.

Au niveau du ministère des Infrastructures publiques, l’on souligne aussi, pour contrer les arguments de l’Opposition, que pas moins de Rs 3, 7 milliards ont été investies dans des travaux de drains ces huit dernières années. Cette année la, Rs 225 millions ont été budgétées à cet item, en sus des Rs 410 millions supplémentaires sous l’Emergency Rehabilitation Program
À Port-Louis, une somme de Rs 26, 8 millions a été budgétée pour la construction de drains. La majorité de fonds devant aller à la construction d’un storm water drain à Sofia Lane, Vallée-des-Prêtres, qui engloutira quelque Rs 24, 3 millions. D’autres projets sont prévus à Plaine Lauzun, à Pailles ou encore à Cité Martial. Depuis 2005, quelque Rs 73, 8 millions ont été dépensées dans la capitale pour la construction de drains.
Il est aussi à noter que plusieurs autres zones à risques ont également été identifiées, à l’instar de Baie-du-Tombeau, Fond-du-Sac, Pamplemousses, , Rivière-du-Rempart, Cottage et Piton. La deuxième phase des travaux pour l’aménagement de drains à Gokhoola et à L’Amitié sera aussi enclenchée.
Des drains contenant 300 tonnes de déchets
En l’espace de 48 heures, 300 tonnes de déchets ont été enlevées des drains et ruisseaux de la capitale. Du jamais-vu ! Certes, une partie de ces détritus est arrivée avec les eaux provenant des montagnes qui entourent Port-Louis, mais une grande partie provient des ordures qui ont été jetées au fil du temps dans les canalisations avec une insouciance déconcertante par les Mauriciens. Rien que dans le Ruisseau du Pouce, ce sont plusieurs tonnes qui ont été enlevées. L’obstruction de ce ruisseau a été désignée comme étant une des principales causes des inondations meurtrières au niveau du Caudan. Les autorités se renvoient la balle.
Le ministère des Infrastructures publiques refuse de porter le blâme en dépit du fait que l’embouchure du Ruisseau du Pouce à hauteur de l’autoroute était partiellement bouchée par des débris provenant de l’aménagement de la troisième voie. Le ministère de l’Environnement se dit innocent même si des cut-off drains sur la montagne des Signaux étaient et sont toujours bouchés et la mairie de Port-Louis dit être victime du laxisme de l’ancienne administration. Quoi qu’il en soit, les autorités promettent de mieux entretenir les drains et les ruisseaux. C’est toujours ça.
Drains obstrués – La mairie de Port-Louis menace de raser les constructions illégales
La municipalité de Port-Louis prend les choses en main. Les officiers de la mairie vont se lancer dans une enquête pour vérifier où les citadins ont construit illégalement sur les drains et dans quelle mesure ces constructions risquent d’obstruer le flot des eaux. « Nous allons reprendre toute cette question de constructions illégales. Nous allons agir fermement là où les drains ont été bouchés. La loi nous permet de raser là où cela s’avère nécessaire. Nous irons vite avec cette enquête et les actions qui vont s’ensuivre », dit Aslam Adam Hossenally, lord-maire de Port-Louis. Dans un premier temps, ce sont les drains qui retiennent toute l’attention.
Les Rs 34 millions prévues pour des travaux d’infrastructures dans le présent budget seront réallouées pour l’aménagement et la rénovation des évacuations des eaux usées. Une liste a déjà été établie pour voir où il va falloir donner des coups de pioche. « Nous avons déjà expédié le dossier au ministère des Administrations régionales. Nous attendons son feu vert », précise le premier magistrat de la capitale. Dans certains endroits, des recouvrements de drains vont être détruits. Jeudi, une équipe de la mairie a détruit partiellement un drain aménagé par l’ancienne administration sur le pont de la rue Volcy Pougnet.
« Cela n’avait aucune utilité. On a donc dégagé ce morceau-là », affirme Aslam Adam Hossenally. La mairie précise, cependant, que tous les drains de Port-Louis ne tombent pas sous sa responsabilité. Ceux longeant la rue Desforges, John Kennedy, Brabant ou encore Old Moka Road sont gérés par la Road Development Authority (RDA). Dorénavant, les citadins devront obligatoirement obtenir aussi le feu vert de la mairie s’ils veulent toucher aux drains pour construire.
Après les inondations – Le grand ménage à coups de millions
Deux semaines après les inondations meurtrières du 30 mars 2013, l’heure est au grand nettoyage et à la reconstruction. Le gouvernement compte injecter plusieurs dizaines de millions de roupies pour soulager les régions les plus touchées : Canal Dayot, Pointe-aux-Sables, Bell-Village et autres régions de Port-Louis.
Canal Dayot : Élargissement de la rivière et nouveaux passages vers la mer
Suite à l’inondation de la région de Canal Dayot, les autorités mettent les bouchées doubles pour un retour rapide à la normale. En sus du grand nettoyage, pour ôter les branches, les arbres et la boue qui ont provoqué le débordement de la rivière, les autorités ont enclenché les procédures pour l’ouverture d’au moins trois passages. Ce qui devrait permettre à l’eau de gagner plus aisément la mer.
Cette rivière, connectée à la rivière Saint-Louis, sera élargie à quinze mètres environ. Une mesure décidée après consultation avec la firme Mega Design, responsable des travaux. Autre point soulevé : le pont qui franchit l’embouchure de la rivière et qui est un passage obligé vers la capitale, ne serait plus adapté aux besoins de la circulation. Des travaux concernant ce pont seront entamés dans un deuxième temps. Pour l’élargissement de rivière, l’aménagement de nouveaux ‘waterways’ et de nouveaux murs et gabions de rétention, Rs 15 millions seront investies, Rs 5 autres millions seront nécessaires pour refaire les drains et en aménager d’autres.
Pointe-aux-Sables : Des drains sur 3 km
Le consultant Servansingh Jadav Consulting Engineer est à pied d’œuvre pour entamer des travaux d’urgence dans la région de Pointe-aux-Sables. Dans une première étape, des drains seront aménagés sur trois kilomètres pour assurer une meilleure évacuation de l’eau vers la mer. Ainsi des drains seront aménagés entre La Tour Koënig et Cité Ilois. L’eau sera déviée vers le pont Golden pour gagner la mer. Dans une autre étape, un canal sera aménagé pour éviter que l’eau ne s’accumule au niveau du centre récréatif pour personnes âgées. Ces projets nécessiteront Rs 50 millions d’investissement.
Bell-Village : Le Pont Bourgeois – un passage capital…
Dans la région de Bell-Village, de gros travaux seront requis pour canaliser l’eau venant de la montagne des Signaux et qui se fraie un chemin vers la rue La Bourdonnais, devant l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, pour longer les Casernes centrales et rejoindre le Pont Bourgeois, avant de gagner la mer. Le consultant Gibb Mauritius mène une étude pour décider des travaux nécessaires. Aucune estimation des coûts n’est encore avancée, mais elle pourrait atteindre les Rs 50 millions. Les ingénieurs concernés estiment que si les travaux sont menés comme il le faut en amont, au niveau de la montagne des Signaux et Marie, Reine de la Paix, les déchets et autres débris n’obstrueront plus le canal, à hauteur de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. L’eau s’écoulera alors facilement vers le Pont Bourgeois.
Place d’Armes : Les drains toujours invisibles
Les consultants Gibb Mauritius et Desai Associates, ainsi qu’un consultant grec dépêché par la Banque mondiale, effectuent une étude pour retrouver le tracé des drains existant au niveau de la Place d’Armes. Le hic, c’est qu’aucune trace de ces drains n’est visible à ce jour. Les services du consultant grec avaient été sollicités en début d’année dans le cadre d’une étude sur le ‘watershed management’.
Le Canal Anglais prolongé
Des travaux sont aussi en cours dans les régions de Vallée Pitot et Vallée-des-Prêtres. Au niveau de la National Development Unit on confirme que le Canal Anglais a déjà été nettoyé et qu’une extension de ce canal est à l’étude par le consultant Gibb Mauritius. Des travaux d’amélioration des ponts existants dans la région de Vallée-des-Prêtres figurent à l’agenda. Les travaux dans ces deux régions nécessiteront Rs 55 millions d’investissement.